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Socialisme ou barbarie : « un marxisme qui n’était pas d’école »
mercredi 22 mars 2017
de 09h00 à 18h30

sous la direction de Claire Pagès
organisée par le Collège international de philosophie (CIPh)
en coopération avec la Maison Heinrich Heine

Nous proposons de revenir sur l’expérience qui fut celle de Socialisme ou barbarie, celle du groupe révolutionnaire et de la revue qu’il publiait, entre 1946-48 et 1966-67. On pourrait, pour évoquer ce groupe, utiliser la belle expression de J.-F. Lyotard à propos de P. Souyri, celle d’un « marxisme qui n’était pas d’école ». Mieux vaudrait d’ailleurs mettre l’expression au pluriel car SouB, loin d’un sectarisme unitaire, fit entendre en son sein plusieurs voix et plusieurs lectures de Marx. Ce ne fut jamais un parti mais un laboratoire où différentes pensées s’essayèrent à l’articulation d’une théorie et d’une pratique. Le groupe participe ainsi du « retour de la question politique » sous la forme révolutionnaire qui marqua les années 1960 et qui suivit la fin de la guerre d’Algérie. Ce groupe, défini comme « entreprise de critique et d’orientation révolutionnaire », tout occupé par « la lutte contre l’exploitation et l’aliénation », possédait un point de départ clair : ce serait ou le socialisme ou la barbarie. L’expression vient de Rosa Luxemburg qui, avec les luxemburgistes, formule ainsi l’alternative devant laquelle l’humanité se trouve placée. On pourra s’interroger sur le sens exact de cette référence. Reste à définir, et c’est un des enjeux de cette journée d’étude, ce que le groupe pouvait entendre alors par « socialisme ». Il faudra analyser les différentes dimensions d’un groupe qui entreprit de démasquer le retournement dialectique du projet soviétique d’émancipation des travailleurs en son contraire : sa critique de la bureaucratie, son spontanéisme, son internationalisme, et, dans l’ensemble, la manière dont il tenta de faire « bouger » le marxisme classique. On pourra aussi prendre pour objet les critiques qui furent adressées à SouB, par exemple par Sartre mais aussi par d’autres à l’époque. Il serait intéressant d’aborder enfin trois points. D’abord, la question des raisons à la fois de la dissolution du groupe et de l’arrêt de la revue. Ensuite, l’établissement d’une typologie des héritages ou postérités de SouB (dans l’histoire, l’édition, les organisations politiques, etc.). Enfin, les membres de SouB ont parfois eux-mêmes soulevé la dernière question : qu’est-ce qui, de SouB, continue de valoir, une fois révolue l’époque de cette « militance » ?

Intervenants : Miguel Abensour (Univ. Paris 8 Vincennes-Saint-Denis) (s. r.), Antoine Chollet (Univ. de Lausanne, IEPHI), Vincent Descombes (EHESS, CRPRA), Frédéric Monferrand (Univ. Paris-Ouest Nanterre La Défense, Sophiapol), Claire Pagès (CIPh et Univ. de Tours, ICD), Nicolas Piqué (Espe de Grenoble), Judith Revel et Pierre Sauvêtre (les deux Univ. Paris-Ouest Nanterre La Défense, Sophiapol).


sans réservation

entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles